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Les droits des trans contre les droits des femmes ?

Dans le domaine des droits humains l’une des revendications actuellement les plus fortes sur le plan international, celle qui suscite le plus de nouveaux textes de loi, de nouvelles conventions internationales est le droit au changement de sexe.

Dans beaucoup de cas on perçoit une évolution des priorités, les droits des « personnes trans » passant au premier plan, devant les droits des homosexuels et devant les droits des femmes. Le féminisme lui-même se voit invalidé, il doit laisser place au « transféminisme ». Ainsi le défenseur des droits en France dans les « dix recommandations pour faire valoir les droits des personnes transgenres » de Juin 2020 «(...) recommande ainsi au ministère de la Justice de mettre en place des procédures de changement de prénom et de mention du sexe qui soient déclaratoires accessibles et rapides,

« Il s’appuie pour cela sur la Cour Européenne des Droits de l’Homme : A plusieurs reprises, la CEDH a indiqué aux États membres du Conseil de l’Europe la nécessité de ne pas « mettre en cause la liberté pour le requérant de définir son appartenance sexuelle, liberté qui s’analyse comme l’un des éléments les plus essentiels du droit à l’autodétermination »

(Requête n°14793/08 du 10 mars 2015.)

Un dualisme contesté depuis 200 ans

L’existence des personnes trans repose sur la confusion entre le sexe (biologique) et le genre (social) et sur la fausse promesse de pouvoir changer de sexe à tout âge de la vie par une série de traitements hormonaux ou chirurgicaux. L’idée qu’il est possible de passer d’un sexe à l’autre repose sur une vision dualiste de l’être humain, déjà développée dans la théologie chrétienne du moyen-âge. Selon elle, nous aurions une âme, capable d’élans mystiques, de prières et de pensées, et d’autre part un corps captif de ses instincts et accessible à la matérialité des sensations. Cette pensée dualiste a été dépassée depuis le XIX ème siècle par la pensée positiviste et depuis le XX ème par l’existentialisme et le personnalisme: nous ne sommes pas d’une part un pur esprit et d’autre part un corps, telle une enveloppe charnelle, mais nous sommes des personnes, corps et esprit ne font qu’un.

Les partisan.es du changement de sexe reviennent sur ces acquis qui ont permis les avancées scientifiques des deux derniers siècles et l’éclosion des sciences humaines. Elles/ils persistent dans un dualisme de l’esprit et du corps qui ont chacun un sexe. Si le sexe psychique de l’esprit coïncide avec celui, matériel, du corps, la personne est« cis ». Si le sexe du corps ne correspond pas au sexe de l’esprit alors la personne est « trans » et il faut changer le sexe du corps, ou ne pas le changer mais exiger de jouir des droits inhérents à l’autre sexe puisque c’est à l’autre sexe qu’on appartient psychiquement.

Le sexe biologique ne leur parait pas une catégorie valable. Il est interchangeable. Le sexe biologique disparaît donc comme base de revendications de lutte contre les discriminations sexistes. Il disparaît aussi comme source de revendications de prise en charge médicale et sociale des filles et des femmes. En effet, pour les idéologues du changement de sexe, les hommes « qui se sentent femmes » peuvent s’approprier ces revendications et ces droits.

Dans le domaine du sport féminin de compétition, presque aucune athlète ne peut être sûre de ne concourir que contre d’autres femmes. De nombreuses fédérations sportives acceptent que des hommes se sentant femmes soient admis aux compétitions féminines. Les femmes se voient donc voler leurs performances par des hommes alors que la séparation des sexes dans la plupart des sports repose sur les différences anatomiques et physiologiques bien réelles entre les sexes. Bien entendu, très peu de femmes sportives souhaitent concourir avec des hommes.

La protection de l’enfance en échec

De plus, la matérialité biologique du sexe de chaque enfant est niée. Le sexe ne serait pas constaté à la naissance (et même in utero grâce à l’imagerie médicale) mais il serait « assigné » à chaque enfant à sa naissance par ses parents et le corps médical. Si l’enfant en grandissant se sent du sexe opposé, les parents, et avec eux l’école et toute la société seront accusés par les partisan.es du libre choix du sexe de le « mégenrer » par exemple en lui donnant un prénom de fille parce qu’elle a un sexe de fille, alors qu’elle se sent garçon.

Des enfants sont incité.es à changer le sexe de leur corps pour faire coïncider le sexe de leur corps avec le sexe de leur esprit. Le fait que le sexe de l’esprit soit une pure représentation culturelle, une cristallisation de stéréotypes sexuels et souvent sexistes, voire une souffrance psychique due à l’hypersexualisation de l’enfance et de l’adolescence est éludé. Au contraire les enfants sont enjoints à croire qu’elles et ils sont « né.es dans le mauvais corps » sur la base de goûts, de jeux et d’activités non conformes à leur sexe. Entre le corps et l’esprit que cette idéologie sépare, c’est le corps qui a tort et l’esprit qui indique le véritable sexe de la personne.

La dysphorie de genre, un trouble rare et passager du développement psychique de l’enfant et de l’adolescent.e qui disparaît facilement à l’âge adulte ne devrait en aucun cas entraîner un traitement médical, hormonal et chirurgical. C’est pourtant ce que promeuvent les transactivistes, très présents sur internet, en particulier dans les réseaux fréquentés par les enfants et les jeunes, comme TikTok et Instagram. Au contraire ce trouble psychique devrait être soigné en psychothérapie et l’adolescent.e qui en souffre soutenu dans ses libertés de choix surtout s’ils ne sont pas conformes à son sexe.

Le changement de sexe est abondamment promu sur les réseaux sociaux et même dans les établissements scolaires par l’intermédiaire des interventions faites par des associations soi-disant contrôlées par le ministère de l’Éducation Nationale au titre de l’« éducation à la vie affective et sexuelle ». Nombre de ces associations, en particulier certaines fédérations du Planning Familial professent qu’on peut choisir son sexe et changer physiquement son corps sans aucun danger.

Des enfants prennent donc souvent, avec ou sans contrôle médical, des bloqueurs de puberté avant l’apparition des signes sexuels secondaires pour éviter de se retrouver avec un corps adolescent sexué dont elles/ils ne veulent pas. Les traitements peuvent les rendre stériles, sont irréversibles et entretiennent le malaise psychique des jeunes plutôt que d’y remédier. Ces jeunes trans restent dépendants à vie de ces traitements.

Pour tous les enfants l’hypersexualisation de l’enfance, de la société et de la culture est une barrière au développement. Ils se séparent dés le plus jeune âge entre filles et garçons avec des jouets sexués qui limitent leur imaginaire, des activités et des vêtements distincts qui les enferment dans des stéréotypes sexuels nuisibles à leur développement. La moindre tentative de dépassement de ces stéréotypes est interprétée par les idéologues du changement de sexe comme une dysphorie de genre alors qu’elle n’est que le signe sain d’un désir de libération de l’hypersexualisation. Beaucoup de parents se laissent alors convaincre que leur enfant est « né dans le mauvais corps » , qu’il a un sexe psychique différent de son sexe corporel. S’ils ne l’acceptent pas, s’ils refusent un traitement hormonal à leur enfant, ils peuvent être accusés de maltraitance selon une loi qui a été votée récemment en Espagne.

L’injonction à changer de sexe repose sur l’homophobie ou l’hypersexualisation. Dans les familles de milieux très conservateurs (en particulier évangéliques américains) avoir un fils gay ou une fille lesbienne est considéré comme une telle honte qu’elles préfèrent que leur enfant change de sexe plutôt que d’aimer une personne de même sexe. Si l’adolescent.e est homosexuel.le les conservateurs homophobes veulent la ou le soumettre à une thérapie de conversion, comprenant entre autres un traitement hormonal, les transactivistes et la plupart des progressistes considèrent ces thérapies de conversion comme de graves atteintes aux libertés individuelles. En revanche si une personne désire changer de sexe ce sera considéré comme progressiste et émancipateur même si pour changer de sexe elle ou il est soumis à un traitement hormonal. Dans un cas ces traitements hormonaux sont considérés comme rétrogrades et liberticides, dans l’autre cas comme progressistes et émancipateurs.

Les objectifs cachés de certains trans

Certains hommes qui fantasment sur la facilité d’accéder au corps des femmes changent de sexe pour assouvir leur désir de domination sur les femmes par le mensonge en se faisant passer pour des lesbiennes. Ils ne souffrent pas de dysphorie de genre mais d’un égo surdimensionné et d’un conditionnement patriarcal à la toute puissance qui les empêche de supporter leur faible succès auprès des femmes en tant qu’hommes hétérosexuels. Lorsque des lesbiennes les démasquent et refusent d’entrer en relation avec eux, ils les accusent de transphobie et les agressent. D’autre part des hommes gays et issus d’un milieu homophobe se font passer pour des femmes hétérosexuelles pour avoir des relations avec d’autres hommes sans s’afficher comme gays.

Les idéologues promoteurs du libre choix de son sexe ne se contentent pas de modifications individuelles de leurs corps, la plupart des hommes soi-disant devenus femmes ne sont d’ailleurs pas opérés et se contentent d’adopter les signes extérieurs de la féminité. Ce faisant ils renforcent les stéréotypes sexuels contre lesquels les féministes se battent depuis des générations, et propagent une priorisation de leurs ressentis d’hommes sur les droits des femmes, les espaces des femmes, les sexualités des femmes….L’activisme pour les droits des trans est bel et bien devenue le fer de lance de la lutte misogyne contre les droits et les libertés des femmes.


Nous, féministes, soutenons J.K. Rowling contre le lynchage des activistes trans